Le 28 mai 1975, les chefs d’État et de gouvernement de 15 pays d’Afrique de l’Ouest ont créé la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en signant le traité de la CEDEAO à Lagos, au Nigeria. Le traité de Lagos a été signé par les 15 chefs d’État et de gouvernement du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Ghana, de la Guinée, de la Guinée-Bissau, du Liberia, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, de la Sierra Leone, du Sénégal et du Togo. L’organisme régional a été chargé de promouvoir l’intégration économique dans la région. Le Cap-Vert a rejoint l’Union en 1977. Le seul membre arabophone, la Mauritanie, s’est retiré en décembre 2000. La Mauritanie a signé un nouvel accord de membre associé en août 2017. Le Mali, le Niger et le Burkina Faso, trois pays du Sahel, se sont également retirés en 2023 et ont formé le 16 septembre 2023 un groupe dissident appelé l’Alliance des États du Sahel (AES/ASS), un pacte de défense mutuelle. Selon le site web de la CEDEAO, la région s’étend sur une superficie de 5,2 millions de kilomètres carrés.
Considérée comme l’un des piliers de la Communauté économique africaine, la CEDEAO a été créée pour promouvoir l’idéal d’autosuffisance collective de ses États membres. En tant qu’union commerciale, elle vise également à créer un grand bloc commercial unique par le biais de la coopération économique. Les activités économiques intégrées envisagées dans la région, dont le PIB combiné s’élève à 734,8 milliards de dollars, concernent, entre autres, l’industrie, les transports, les télécommunications, l’énergie, l’agriculture, les ressources naturelles, le commerce, les questions monétaires et financières, les questions sociales et culturelles. En 2007, le Secrétariat de la CEDEAO a été transformé en Commission. La Commission, dirigée par le président, assisté d’un vice-président, de treize commissaires et d’un auditeur général des institutions de la CEDEAO, est composée de bureaucrates expérimentés qui assurent la direction de cette nouvelle orientation.
La CEDEAO déclare que dans le cadre de ce processus de renouvellement, elle met en œuvre des programmes critiques et stratégiques qui renforceront la cohésion et élimineront progressivement les obstacles identifiés à l’intégration complète. De cette manière, les quelque 300 millions de citoyens de la communauté peuvent en fin de compte s’approprier la réalisation de la nouvelle vision consistant à passer d’une CEDEAO d’États à une « CEDEAO des peuples » : Paix et prospérité pour tous » d’ici 2050.
La CEDEAO, dont le siège est à Abuja, au Nigeria, a pour objectif de promouvoir la coopération et l’intégration, en vue de l’établissement d’une union économique en Afrique de l’Ouest, afin d’élever le niveau de vie de ses populations, de maintenir et de renforcer la stabilité économique, de favoriser les relations entre les États membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain.
Parmi ses objectifs figurent l’harmonisation et la coordination des politiques nationales et la promotion de programmes, de projets et d’activités d’intégration, notamment dans les domaines suivants : alimentation, agriculture et ressources naturelles ; industrie, transports et communications ; énergie, commerce, monnaie et finances ; fiscalité, politiques de réforme économique, ressources humaines, éducation, information, culture, science, technologie, services, santé, tourisme et questions juridiques.
En outre, la CEDEAO cherche à harmoniser et à coordonner les politiques de protection de l’environnement, à promouvoir la création d’entreprises communes de production et à établir un marché commun par la libéralisation du commerce en supprimant, entre les États membres, les droits de douane prélevés sur les importations et les exportations, et en abolissant les barrières non tarifaires afin d’établir une zone de libre-échange au niveau communautaire ; à adopter un tarif extérieur commun et une politique commerciale commune vis-à-vis des pays tiers, à supprimer les obstacles à la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux entre les États membres, ainsi qu’au droit de résidence et d’établissement.
Le bloc régional a également défini un programme global visant à établir une union économique par l’adoption de politiques communes dans les secteurs économique, financier, social et culturel, ainsi que la création d’une union monétaire pour l’entité sous-régionale. Le programme encouragera également les entreprises communes entre les entreprises du secteur privé et d’autres opérateurs économiques, grâce à l’adoption d’un accord régional sur les investissements transfrontaliers. Elle adoptera en outre des mesures pour l’intégration des secteurs privés, en particulier la création d’un environnement propice à la promotion des petites et moyennes entreprises et la mise en place d’un environnement juridique favorable.
En outre, il vise à harmoniser les codes nationaux d’investissement en vue de l’adoption d’un code communautaire unique d’investissement, à harmoniser les normes et les mesures et à promouvoir un développement équilibré de la région en prêtant attention aux problèmes particuliers de chaque État membre, notamment ceux des États membres enclavés et des petits États insulaires.
La CEDEAO encourage et renforce également les relations et favorise la circulation de l’information, en particulier parmi les populations rurales, les organisations de femmes et de jeunes et les organisations socioprofessionnelles telles que les associations de médias, d’hommes et de femmes d’affaires, de travailleurs et de syndicats.
L’adoption d’une politique communautaire en matière de population qui tienne compte de la nécessité d’un équilibre entre les facteurs démographiques et le développement socio-économique figure en bonne place dans l’agenda de la CEDEAO, de même que la création prévue d’un fonds de coopération, de compensation et de développement. La CEDEAO est également habilitée à entreprendre toute autre activité que les États membres peuvent juger nécessaire à la réalisation des objectifs de la communauté.
Les principes fondamentaux qui guident la CEDEAO sont l’égalité et l’interdépendance des États membres, la solidarité et l’autonomie collective, la coopération interétatique, l’harmonisation des politiques et l’intégration des programmes, la non-agression entre les États membres et le maintien de la paix, de la stabilité et de la sécurité régionales par la promotion et le renforcement des relations de bon voisinage. Parmi les autres principes fondamentaux de la CEDEAO figurent le règlement pacifique des différends entre les États membres, la coopération active entre les pays voisins et la promotion d’un environnement pacifique comme condition préalable au développement économique.
La CEDEAO reconnaît, promeut et protège également les droits de l’homme et des peuples, conformément aux dispositions de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et elle est attachée à la responsabilité, à la justice économique et sociale ainsi qu’à la participation populaire au développement. L’organisme sous-régional reconnaît et observe les règles et les principes de la Communauté et préconise la promotion et la consolidation d’un système démocratique de gouvernance dans chaque État membre, comme le prévoit la déclaration de principes politiques adoptée à Abuja le 6 juillet 1991. Enfin, la CEDEAO défend la répartition équitable et juste des coûts et des avantages de la coopération et de l’intégration économiques.
La CEDEAO envisage une région sans frontières où la population a accès à ses ressources abondantes et peut les exploiter en créant des opportunités dans un environnement durable. Dans le cadre de sa vision globale, il prévoit la création d’une région intégrée où la population jouit de la libre circulation transfrontalière, de l’accès à des systèmes d’éducation et de santé efficaces, exerce des activités économiques et commerciales et vit dans la dignité, dans un environnement de paix et de sécurité.
L’Alliance des États africains
Le 16 septembre 2023, à Bamako, au Mali, les gouvernements du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont créé une nouvelle alliance régionale, l’Alliance des États du Sahel (AES). L’accord, formalisé par la Charte du Liptako-Gourma, vise à créer un cadre de défense collective et d’assistance mutuelle afin de mieux protéger et servir leurs populations. Sur le plan économique, ils visent à adopter une nouvelle monnaie commune, le Sahel, pour remplacer le franc CFA. Le colonel Assimi Goïta, chef du gouvernement de transition du Mali, a souligné l’importance de cette alliance pour relever les défis communs auxquels ces nations sont confrontées. « La charte du Liptako-Gourma est conçue pour garantir que nos populations bénéficient d’une structure solide de défense collective et d’assistance mutuelle », a-t-il écrit, soulignant l’urgence d’une coopération régionale.
La recherche d’une telle solidarité régionale remonte à la période postcoloniale immédiate, lorsque les nations africaines cherchaient à forger leur unité et leur coopération. Entre 1958 et 1963, le Ghana et la Guinée ont fait partie de l’Union des États africains, considérée comme le fondement d’une unité panafricaine plus large. Le Mali a adhéré à cette union entre 1961 et 1963, reflétant une aspiration précoce à la force collective et au progrès partagé sur le continent.
Ces dernières années, le Burkina Faso, le Mali, le Niger et d’autres pays du Sahel ont été confrontés à la montée en puissance des forces islamiques radicales, exacerbée par la déstabilisation consécutive à l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011. Cette instabilité a été l’un des principaux moteurs du désir d’une coopération régionale plus étroite.
La frustration à l’égard de l’ancienne puissance coloniale, la France, a été palpable dans toute la région, ce qui a conduit à une série de coups d’État : deux au Burkina Faso, deux au Mali, et un en Guinée, au Niger et au Gabon. Ce mécontentement généralisé a donné lieu à des manifestations de masse, de l’Algérie au Congo et, plus récemment, au Bénin, pour réclamer la fin de l’influence française.
Le sentiment anti-français a entraîné des changements géopolitiques importants. Les troupes françaises ont été expulsées du Sahel, le Mali a supprimé le français comme langue officielle et, au Niger, l’ambassadeur de France Sylvain Itté s’est retrouvé détenu. Le président français Emmanuel Macron a qualifié la situation de l’ambassadeur d' »otage », soulignant le profond ressentiment à l’égard des actions et de la présence de la France dans la région.
La formation de l’AES marque une étape importante vers l’autonomie et l’unité régionale pour le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Alors que ces nations naviguent dans le paysage complexe des héritages post-coloniaux et des menaces sécuritaires contemporaines, leur alliance représente un effort concerté pour forger un avenir de soutien mutuel et de résilience collective.
Points forts des économies des pays de l’Alliance
Burkina Faso
Selon les Perspectives économiques en Afrique 2023 de la Banque africaine de développement, la croissance du PIB réel du Burkina Faso est tombée à 3,2 % en 2022, contre 6,9 % en 2021, car les activités extractives ont chuté de 13,6 % en 2022, alors qu’elles avaient progressé de 7,3 % en 2021. Cette chute est due à la fermeture de plusieurs mines pour des raisons de sécurité. L’instabilité sociopolitique, les coups d’État militaires, la détérioration de l’environnement sécuritaire et les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sont d’autres facteurs du ralentissement économique. Le rapport indique que l’agriculture (en hausse de 10,3 % en 2022 après une baisse de 12,3 % en 2021) et le secteur tertiaire (en hausse de 6,6 % en 2022 contre 13,5 % en 2021) ont contribué à la croissance. Du côté de la demande, l’investissement public a chuté. L’inflation a grimpé à 14,4 % en 2022 en raison de l’augmentation des importations de produits alimentaires et de pétrole. Le financement du secteur bancaire par le secteur privé est passé à 16 % en 2022. Le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 8,5 % du PIB en 2022, contre 6,3 % en 2021, après que les dépenses publiques ont augmenté pour atteindre 26,1 % du PIB en 2022, contre 25,6 % en 2021, afin de répondre aux défis sécuritaires et humanitaires et de fournir des subventions pétrolières. Mais les recettes fiscales ont également augmenté, passant de 15,2 % du PIB en 2021 à 16,3 % en 2022.
La dette publique était estimée à 57,2 % du PIB en 2022, contre 47,1 % en 2021, ce qui suggère un risque modéré de surendettement. La balance des opérations courantes est devenue déficitaire à hauteur de 5,2 % du PIB, après un excédent de 0,4 % en 2021, en raison de la hausse des coûts des importations de denrées alimentaires et d’énergie et d’une faible augmentation des exportations. Le contexte sécuritaire et la crise humanitaire qui en découle ont exacerbé la pauvreté dans les zones rurales (estimée à 51,1 % en 2019) ainsi que le chômage (57 % de la population âgée de 15 ans et plus).
Perspectives et risques
Le rapport note que le PIB réel devrait croître de 3,7 % en 2023 et de 3,9 % en 2024, soit moins que la moyenne de 6 % pour 2017-19, en raison de l’instabilité sociopolitique et de la détérioration de l’environnement sécuritaire. La politique monétaire restrictive de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest et l’amélioration des disponibilités alimentaires devraient réduire l’inflation à 6,1 % en 2023 et à 3,7 % en 2024. Le déficit budgétaire devrait tomber à 6,1 % du PIB en 2023 et à 5,2 % en 2024, malgré les besoins accrus pour faire face aux défis sécuritaires et humanitaires, grâce à l’augmentation des recettes fiscales. La dette publique devrait rester soutenable et atteindre 62 % du PIB en 2023 et 2024 en raison d’une augmentation des obligations du Trésor émises pour combler le déficit budgétaire. Le déficit de la balance courante devrait se réduire à 3,1 % du PIB en 2023 et à 2,9 % en 2024. Les vents contraires possibles sont un retard dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel, une détérioration prononcée de la situation en matière de sécurité, des pressions inflationnistes et une baisse des prix des matières premières exportées (or et coton).
Questions relatives au changement climatique et options politiques
Selon les Perspectives économiques en Afrique (2023), le Burkina Faso reste très vulnérable au changement climatique et vise à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 29,4 % d’ici à 2030. On estime à 636,9 millions de dollars par an les besoins de financement pour l’adaptation et l’atténuation sur la période 2021-30, mais seulement 284,5 millions de dollars par an ont été mobilisés sur la période 2010-20, principalement auprès de partenaires internationaux. Le secteur privé et le secteur bancaire participent au financement de la lutte contre le changement climatique par l’intermédiaire du Fonds d’intervention pour l’environnement et de Coris Bank International (du Fonds vert pour le climat).
Pourtant, le secteur privé est confronté à plusieurs obstacles, notamment la faible disponibilité des ressources consacrées aux investissements verts, le coût élevé des investissements dans l’adaptation au changement climatique et la méconnaissance des modalités d’accès aux fonds climatiques. Le pays devrait donc adopter des instruments financiers verts tels que les obligations vertes pour mobiliser des ressources supplémentaires, adopter des incitations fiscales pour encourager les investissements verts et renforcer la capacité du secteur privé à concevoir des projets écologiques susceptibles d’être financés. Les secteurs agricole, forestier et pastoral (22 % du PIB en 2011-22) et le secteur minier (10,7 %) sont essentiels à la création de richesses. Ces secteurs emploient près de 80 % de la main-d’œuvre. S’il est exploité de manière durable, le capital naturel, estimé à 50,8 milliards de dollars en 2018, pourrait contribuer au financement de la lutte contre le changement climatique et à la croissance verte.
La République du Mali
Le rapport sur les Perspectives économiques en Afrique indique que le PIB réel du Mali a augmenté de 3,7 % en 2022, contre 3,1 % en 2021, grâce aux secteurs primaire et secondaire, notamment la production céréalière (en hausse de 16,7 %) et la production industrielle d’or (en hausse de 4,4 %), ainsi qu’à la hausse de la consommation des ménages et des administrations publiques. L’inflation est passée de 3,9 % en 2021 à 9,7 % en 2022, ce qui a entraîné trois augmentations de 25 points de base des taux directeurs de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest. Le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 5,0 % du PIB en 2022, contre 4,9 % en 2021. Sur les 1 348,0 milliards de francs CFA (2,3 milliards de dollars) de besoin de financement en 2022, 83,3 % ont été couverts par des financements intérieurs, notamment sur le marché financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (96,8 % des financements intérieurs), là où le Trésor public malien n’a levé que 71,9 % de ses objectifs de ressources.
La dette publique est tombée à 49,9 % du PIB en 2022, contre 52,0 % en 2021, mais le risque de surendettement reste modéré. Le déficit de la balance courante s’est réduit à 7,2 % du PIB en 2022, contre 7,7 % en 2021, les exportations ayant augmenté davantage que les importations (20 % contre 10 %). Le système bancaire (comprenant 14 banques et 3 institutions financières assimilées à des banques) a enregistré une nette amélioration de la qualité de son portefeuille, avec une diminution du ratio des prêts non productifs à 4,2 % en décembre 2022, contre 4,7 % en décembre 2021. Les conditions sociales se sont détériorées en 2022 : le taux de pauvreté est passé de 44,6 % en 2021 à 45,4 %, 1,3 million de personnes supplémentaires ont besoin d’une aide humanitaire, 20 % des écoles sont fermées et 2,5 millions de personnes ne bénéficient pas d’une couverture médicale.
Perspectives et risques
Le PIB réel devrait augmenter de 5,1 % en 2023 et de 5,3 % en 2024, grâce à la reprise de la production de coton, aux activités extractives (découverte de lithium), à la production industrielle d’or, au lancement de nouvelles industries et à la restructuration d’industries en difficulté. L’inflation devrait se modérer à 2,6 % en 2023 et à 2,4 % en 2024 en raison de la forte production céréalière (qui devrait bondir de 7,7 % en 2023 et de 5,1 % en 2024), conjuguée à la suspension temporaire des exportations de céréales. Le déficit budgétaire devrait se réduire à 4,8 % du PIB en 2023 et à 4,1 % en 2024, grâce à l’introduction du système intégré de gestion de la fonction publique.
La dette publique devrait atteindre 53,4 % du PIB en 2023, avant de retomber à 53,3 % en 2024, avec un effet d’éviction sur le crédit aux entreprises privées à partir de 2023 et une dette intérieure (27,6 % du PIB) susceptible de dépasser la dette extérieure (25,8 %). Le déficit de la balance courante devrait se réduire à 6,6 % du PIB en 2023 (la stratégie de développement des exportations 2022-2025 devant permettre d’augmenter les exportations de 25 % d’ici 2025), mais se creuser à 6,8 % en 2024. Parmi les vents contraires possibles, citons les nouvelles sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest résultant des changements apportés au calendrier consensuel des élections, l’absence de sécurité et l’impact du changement climatique.
Changement climatique et options politiques
Le coût des mesures d’atténuation pour 2020-30 est de 3 milliards de dollars et le financement de l’adaptation est estimé à environ 8 milliards de dollars. Pour mobiliser les ressources nécessaires, le Mali devra s’appuyer sur un ensemble de sources de financement internes et externes. Le déficit de financement pourrait être substantiel, bien que le nombre de parties impliquées le rende difficile à estimer. Le secteur privé dispose d’un potentiel considérable, y compris le Fonds de garantie du secteur privé. Le gouvernement a désigné la Banque nationale de développement agricole et la Banque de développement du Mali pour être accréditées par le Fonds vert pour le climat. Un plan stratégique a été élaboré pour garantir que le secteur privé joue un rôle actif dans le financement de la lutte contre le changement climatique. Les investissements privés en faveur du climat sont orientés vers l’énergie, la gestion des déchets, la sylviculture et l’agriculture.
Le secteur privé pourrait profiter de l’énorme potentiel du pays, car le Mali possède l’un des plus grands potentiels d’énergie solaire et les plus grandes réserves d’hydrogène naturel au monde. Les obstacles au financement privé du climat sont le manque d’information sur les opportunités, le manque de formation aux procédures d’accès au financement du climat, la faible participation à l’élaboration des stratégies de lutte contre le changement climatique et l’accès limité au financement international.
Les solutions à ces défis nécessiteront une formation aux processus d’accès aux fonds climatiques, une sensibilisation à la nature et aux impacts du changement climatique, l’émission d’obligations vertes, l’accès aux mécanismes de développement propre, la vente de crédits carbone, l’adoption d’une fiscalité écologique et la création d’un guichet de prêt au secteur privé pour le Fonds vert pour le climat.
Niger
Situé au cœur du Sahel, le Niger a une économie peu diversifiée et dépend de l’agriculture pour 40 % de son PIB, selon la Banque mondiale. Le taux d’extrême pauvreté devrait atteindre 52,0 % en 2023 en raison d’une croissance négative par habitant et d’une hausse de l’inflation, ce qui, par rapport à 2022, augmentera la population extrêmement pauvre de près de 1,1 million de personnes, portant le total à 14,1 millions de personnes en 2023.
En 2023, l’UNOCHA a indiqué que 4,3 millions de personnes, soit 17 % de la population, avaient besoin d’une aide humanitaire au Niger, contre 3,7 millions en 2022. En janvier 2024, selon le HCR, le Niger avait accueilli près de 690 000 réfugiés, demandeurs d’asile et personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI). La majorité de ces réfugiés sont hébergés dans les régions de Tillaberi, Tahoua et Diffa.
Contexte politique
Mohamed Bazoum a été élu président lors des élections de décembre 2020 et février 2021. Il a été le premier à succéder démocratiquement à son prédécesseur. Mais le 26 juillet 2023, les membres de sa garde présidentielle l’ont démis de ses fonctions, justifiant leur décision en disant qu’ils voulaient éviter d’autres problèmes économiques et de sécurité.
À la suite de ce coup d’État, lors d’un sommet d’urgence tenu au Nigeria le 30 juillet 2023, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fermement condamné le coup d’État et a imposé des sanctions sévères à l’encontre du pays. Ces sanctions comprennent la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Niger, ainsi que des sanctions financières telles que le gel des transactions de services, y compris les services publics, l’électricité et le gel des avoirs nigériens à la banque centrale régionale (BCEAO). Ces sanctions ont eu un impact profondément négatif sur la population, notamment en augmentant le coût de la vie et en provoquant une pénurie d’électricité, le Nigeria ayant cessé de fournir de l’électricité au Niger. Les sanctions ont été levées par la CEDEAO le 24 février 2024, suite à l’annonce par le Niger et d’autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), dont le Burkina Faso et le Mali, de leur retrait de la CEDEAO.
Situation économique
La croissance économique en 2023 ne devrait être que de 1,2 % en raison des effets combinés des crises politiques, sécuritaires et climatiques. Les sanctions commerciales de la CEDEAO et la fermeture des frontières ont réduit ou retardé les exportations, y compris les exportations de pétrole brut par l’oléoduc récemment achevé et mis en service. L’insuffisance des précipitations, les parasites des cultures, les inondations localisées, la baisse de la fertilité des sols et l’insécurité dans certaines zones de production clés ont réduit la production agricole, malgré une forte production de l’agriculture irriguée. Les sanctions ont également entraîné des pertes dans le secteur privé, une crise de liquidité et une détérioration des portefeuilles dans le secteur bancaire.
Après avoir baissé consécutivement entre janvier et juillet 2023, l’inflation a augmenté de façon continue depuis août 2023 en raison de la faible production agricole et de la fermeture des frontières. Pour lutter contre l’inflation dans les pays de l’UEMOA, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a relevé les taux d’intérêt directeurs de 150 points de base cumulés depuis la mi-2022, à 3,5 % pour les appels de fonds et à 5,5 % pour la facilité de prêt marginal. Toutefois, l’inflation dans la région (3,7 % en 2023) reste supérieure à l’objectif de 3 % et les réserves de change sont en baisse, estimées à 3,5 mois d’importations à la fin de 2023, contre 4,3 mois à la fin de 2022.
La hausse des prix des denrées alimentaires devrait accroître le taux de pauvreté et a entraîné une augmentation des niveaux d’insécurité alimentaire, avec 2,3 millions de personnes estimées en situation d’insécurité alimentaire sévère au cours de la période novembre-décembre 2023, selon l’analyse du Cadre Harmonisé.
En réponse aux sanctions et à l’interruption du financement extérieur, les autorités ont révisé le budget 2023 en réduisant les dépenses d’investissement. Le déficit budgétaire pour 2023 devrait être de 3,9 % du PIB et la dette publique devrait atteindre 58,2 % du PIB. Le gouvernement a accumulé des arriérés domestiques, ainsi que des arriérés auprès des institutions de développement régionales et internationales.
Perspectives
Avec la levée des sanctions à la fin du mois de février, la croissance devrait remonter à 6,9 % en 2024 selon les hypothèses suivantes : (i) Le Niger – ainsi que le Burkina Faso et le Mali – quitte de manière ordonnée la CEDEAO en 2025 et reste membre de l’UEMOA ; (ii) la production et l’exportation de pétrole à grande échelle sont effectives ; (iii) le financement du développement international reprend au premier semestre 2024 ; (iv) la campagne agricole n’est pas soumise à des chocs climatiques ; et (v) il n’y a pas de nouvelle détérioration de la situation en matière de sécurité. Toutefois, les niveaux de PIB seraient nettement inférieurs en 2024 et 2025 par rapport à leur trajectoire prévue avant le coup d’État. L’inflation devrait se modérer pour atteindre 3,5 % en 2024 à la suite de la levée des sanctions et de la baisse des prix des denrées alimentaires consécutive à la reprise des importations à grande échelle.
Le taux de pauvreté extrêmement élevé devrait diminuer de 2 points de pourcentage pour atteindre 50,0 % d’ici 2026, grâce à une croissance solide dans les secteurs des services et de l’agriculture et à des politiques qui utilisent l’augmentation des recettes pétrolières pour la population. Toutefois, en raison de la croissance démographique, le nombre de personnes extrêmement pauvres augmenterait de 1,9 million au cours de la période 2023-2026.
Les recettes en 2024, y compris les dons, devraient se situer autour de 11,0 % du PIB, soit un niveau inférieur à celui prévu dans le budget approuvé, ce qui entraînerait probablement un rationnement des dépenses en capital. Avec un accès limité au financement, le déficit budgétaire devrait s’élever à 2,6 % du PIB, compte tenu de l’accumulation d’arriérés intérieurs.
Selon les Perspectives économiques en Afrique pour 2023 de la BAD, la croissance du PIB réel du Niger a rebondi à 7,2 % en 2022, grâce à de solides performances dans tous les secteurs, en particulier les services primaires et tertiaires (qui ont augmenté de 7 %), du côté de l’offre, et aux grands projets d’infrastructure en cours du côté de la demande. L’inflation a dépassé l’objectif de 3 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), sous l’effet de la hausse des prix des denrées alimentaires à la consommation et de la détérioration de la situation économique internationale. Le déficit budgétaire s’est creusé pour atteindre 6,6 % du PIB en 2022, contre 6,1 % en 2021, en raison d’une augmentation des dépenses publiques supérieure à celle des recettes publiques. Les contraintes qui pèsent sur les résultats budgétaires sont toujours d’ordre structurel (assiette fiscale, structure économique, besoins économiques et sociaux, etc.) et conjoncturel (baisse du prix mondial de l’uranium, fermeture de la frontière avec le Nigeria).
Le déficit budgétaire a été financé principalement par des ressources extérieures (appui budgétaire et projets), essentiellement sous forme de dons. La dette publique a légèrement augmenté, passant de 50,9 % du PIB en 2021 à 51,2 % en 2022. Les emprunts étrangers représentaient 65% de la dette publique – en dessous de l’objectif de l’UEMOA – entraînant un risque modéré de surendettement. Le déficit chronique des comptes courants s’est creusé pour atteindre 15,1 % du PIB en 2022, contre 13,9 % en 2021, financé par des prêts concessionnels et des investissements directs étrangers, qui ont considérablement augmenté entre 2017 et 2020. La situation sociale reste précaire, avec un taux de pauvreté extrême de 42 % en 2021.
Perspectives et risques
Le PIB réel devrait augmenter de 7,0 % en 2023 et de 11,8 % en 2024, tous les secteurs enregistrant une croissance d’au moins 5 %. La consommation et l’augmentation des investissements dans le secteur pétrolier, ainsi que les exportations rendues possibles par le nouvel oléoduc, devraient stimuler la croissance du PIB. Les vents contraires possibles sont l’insécurité, le changement climatique, la détérioration de la situation économique internationale, etc. L’inflation sera contenue en dessous de l’objectif de 3% fixé par l’UEMOA.
Les finances publiques devraient se consolider, grâce à une augmentation substantielle des recettes publiques provenant de la production pétrolière, et la qualité des dépenses publiques s’améliore dans le cadre de la nouvelle stratégie de réforme des finances publiques. La dette publique devrait rester viable, la plupart des emprunts extérieurs étant contractés à des conditions préférentielles. Les déficits de la balance courante et de la balance commerciale devraient se réduire. Les conditions sociales devraient également s’améliorer, grâce à la reprise économique et aux mesures de renforcement de la résilience prévues dans le nouveau plan de développement économique et social 2022-2026.
Questions relatives au changement climatique et options politiques
Le Niger est très exposé et vulnérable aux effets du changement climatique liés à l’énergie, car le pays a des besoins énergétiques importants pour son développement économique et social. L’objectif du pays est de respecter ses engagements dans le cadre de l’Accord de Paris, notamment en ce qui concerne la limitation de la hausse des températures à moins de 2°C, voire 1,5°C, d’ici à 2050. Pour relever ce défi et mettre en œuvre la feuille de route de la contribution révisée déterminée au niveau national, le Niger a élaboré une stratégie de financement du secteur privé.
La stratégie définit cinq domaines d’intervention : Ceux-ci comprennent la mobilisation et l’implication de l’industrie privée et des organisations professionnelles dans l’adaptation, la planification, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des projets dans le cadre de la stratégie.
Une deuxième intervention dans le cadre de la stratégie est la mise à jour de la vue d’ensemble de l’état d’avancement du marché en identifiant les secteurs les plus prometteurs et les plus intéressants pour les entreprises, en dressant un inventaire des entreprises dans ces secteurs ou ayant le potentiel d’y participer, et en procédant à une évaluation des besoins de financement. D’autres interventions consisteront à mobiliser des ressources financières auprès de bailleurs de fonds privés ainsi que de parties prenantes et d’entreprises privées, et à mettre en œuvre un plan de travail et un budget annuels. La stratégie comprendra également la promotion de l’innovation en matière de technologies climatiques et des programmes de renforcement des capacités, de formation et d’assistance technique pour les entreprises du secteur.
Bloc économique AES
Selon l’agence Ecofin, les trois pays de l’AES auront un PIB combiné de 62,3 milliards de dollars. Selon le FMI, le Burkina Faso ouvrira la voie, dépassant son voisin le Mali. L’agence indique que Ouagadougou restera néanmoins loin derrière la première économie de la région, la Côte d’Ivoire, qui affichera un PIB de 86,9 milliards de dollars cette année.
L’Agence rappelle que le Fonds monétaire international (FMI) prévoit que le Burkina Faso devienne la quatrième économie de la zone franc CFA en 2024, dépassant son voisin le Mali, qui recule désormais à la cinquième place, malgré une augmentation de son économie à 21,6 milliards de dollars (contre 20,6 milliards de dollars).
Selon les données de l’institution, l’économie du Burkina Faso, estimée à 20,3 milliards de dollars (en prix courants) en 2023, atteindra 21,9 milliards de dollars cette année, se classant derrière la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Sénégal. Malgré les changements politiques qui ont affecté le Burkina Faso et le Mali ces dernières années, notamment leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ces pays sont prêts à passer du franc CFA, qu’ils considèrent comme une relique du colonialisme, à une nouvelle monnaie partagée avec le Niger. Toutefois, l’impact total sur leur PIB reste incertain, dans l’attente de plus amples informations. Principalement tributaires des ressources minières, le Mali et le Burkina Faso connaissent tous deux d’importants changements politiques qui pourraient avoir des répercussions économiques.
Dans la zone franc CFA, la Côte d’Ivoire conserve sa place parmi les principales économies, grâce à une croissance économique soutenue et à des projets pétroliers et gaziers en cours. L’économie ivoirienne devrait dépasser les 100 milliards de dollars pour la première fois en 2026, pour atteindre 109 milliards de dollars en 2027.
Classement des économies de la zone CFA en 2024 : projections du FMI :
- Côte d’Ivoire – 86,91 milliards de dollars
- Cameroun – 53,20 milliards de dollars
- Sénégal – 35,45 milliards de dollars
- Burkina Faso – 21,90 milliards de dollars
- Mali – 21,66 milliards de dollars
- Bénin – 21,37 milliards de dollars
- Gabon – 21,01 milliards de dollars
- Niger – 18,81 milliards de dollars
- Tchad – 18,69 milliards de dollars
- République du Congo – 15,50 milliards de dollars
- Guinée équatoriale – 10,70 milliards de dollars
- Togo – 9,83 milliards de dollars
- République centrafricaine – 2,81 milliards de dollars
- Guinée-Bissau – 2,15 milliards de dollars
Selon le bureau du représentant américain au commerce, en 2022, juste avant l’éclatement de l’AES, les exportations de biens américains vers la CEDEAO s’élevaient à 6,7 milliards de dollars, soit une baisse de 3,3 % (226 millions de dollars) par rapport à 2021 et une baisse de 20 % par rapport à 2012. Le bureau a également indiqué que les importations de biens américains en provenance de la CEDEAO s’élevaient à 9,4 milliards de dollars en 2022, en hausse de 38,8 % (2,6 milliards de dollars) par rapport à 2021, mais en baisse de 55 % par rapport à 2012. La balance commerciale des États-Unis avec la CEDEAO est passée d’un excédent de 153 millions de dollars en 2021 à un déficit de 2,7 milliards de dollars en 2022. Par ailleurs, les investissements directs étrangers (IDE) américains dans la CEDEAO (stock) se sont élevés à 6,8 milliards de dollars en 2022, soit une baisse de 16,5 % par rapport à 2021. Les IDE de la CEDEAO aux États-Unis (stock) se sont élevés à 0,8 milliard de dollars en 2022, sans changement par rapport à 2021.
Analyse
Même en tant que bloc uni, le commerce de la CEDEAO avec les États-Unis n’a cessé de fluctuer. Il est donc possible que la situation s’aggrave maintenant que le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont rompu leurs liens avec le bloc économique. Une grande partie du commerce intrarégional étant informel et normalement effectué par des entrées frontalières non approuvées, le fossé entre la CEDEAO et les membres de l’AES, qui sont tous enclavés, pourrait porter un coup dur au commerce régional, d’autant plus que l’intégration régionale a été lente malgré les efforts de la CEDEAO et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour tisser un commerce intrarégional entre les États membres.
Les conséquences pourraient être encore plus dévastatrices pour les citoyens ordinaires des États membres de l’AES, qui pourraient ne plus avoir un accès commercial libre à leurs réseaux dans la région de la CEDEAO, en raison de la fermeture des frontières et de la restriction de la libre circulation entre les pays enclavés du Sahel et les pays côtiers. L’effet peut être dévastateur et se répercuter sur les autres. Le fossé entre la CEDEAO et la SEA risque d’affecter les moyens de subsistance de millions d’agriculteurs, d’éleveurs, d’artisans, d’opérateurs de transport, d’exportateurs, d’importateurs, de transporteurs, entre autres. Cette situation pourrait réduire à néant les efforts déployés par la CEDEAO au cours des cinq dernières décennies pour rapprocher les activités économiques entre le Sahel, région semi-aride, vulnérable au climat et ravagée par le terrorisme, et le Golfe de Guinée.
Parce qu’ils sont moins industrialisés et moins urbanisés que leurs voisins côtiers, le Burkina Faso, le Mali et le Niger sont plus dépendants du commerce régional que ces derniers. Ils dépendent principalement des ports de leurs voisins côtiers pour presque tout ce qu’ils ne fabriquent pas ou ne sont pas en mesure de produire chez eux. Sans accès aux ports de Cotonou, Lomé, Abidjan ou Tema, le coût des importations sahéliennes montera en flèche. Les produits agricoles et le bétail, qui constituaient des sources majeures d’échanges intrarégionaux, pourraient subir un coup dur.
Les pays côtiers de la CEDEAO sont de gros importateurs d’oignons, de tomates et d’autres produits de la région du Sahel. La situation risque toutefois de favoriser les activités économiques informelles et illégales dans les villes frontalières, en particulier la contrebande, qui pose également des problèmes de sécurité. Les restrictions à la circulation des personnes pourraient également avoir un impact significatif sur les migrations, une situation qui pourrait à son tour ouvrir les routes du trafic et de la traite des êtres humains et aggraver le problème des longues et dangereuses randonnées des candidats à l’immigration du Sahel au golfe de Guinée, qui espèrent atteindre l’Europe en passant par le Sahara. Cela signifie que davantage de migrants africains vont mourir dans le désert et la Méditerranée dans leur quête d’une vie meilleure en Europe.
La CEDEAO à 49 ans et les perspectives de progrès
Le secrétaire général adjoint de la CEDEAO, Babatunde Paul Ajibade, a déclaré qu' »au cours des 49 dernières années, grâce à des efforts collectifs, la CEDEAO a fait de grands progrès en matière d’intégration économique régionale et de promotion de la gouvernance démocratique et du développement durable, tout en mettant l’accent sur la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel ».
M. Ajibade, qui s’exprimait lors d’un forum de haut niveau sur la paix et la sécurité sur le thème « Régionalisme, démocratie et développement en Afrique de l’Ouest », a déclaré que « la CEDEAO reste le pionnier de l’intégration régionale en Afrique : La CEDEAO reste un pionnier de l’intégration régionale en Afrique. Ses progrès témoignent de la puissance de l’unité et de l’impact d’une vision commune ».
Il a toutefois noté que la région avait connu une augmentation exponentielle du terrorisme qui avait réduit à néant les progrès réalisés en matière de développement. Il a ajouté que cette situation avait été exacerbée par la résurgence des changements anticonstitutionnels de gouvernement, qui constituent une menace importante pour la stabilité régionale.
« La menace croissante du terrorisme, qui s’étend du Sahel central aux pays côtiers, crée de nouvelles dynamiques et de nouveaux risques de conflit au-delà de la région. Nous assistons à une augmentation des besoins humanitaires, ce qui crée une concurrence avec les investissements sociaux nécessaires pour renforcer la résilience et promouvoir l’égalité des chances pour tous les habitants de la région », a-t-il ajouté.