Le football, souvent considéré comme le sport le plus populaire au monde, n’est pas seulement une source de divertissement ; il catalyse des changements positifs, en particulier dans les pays sous-développés comme ceux d’Afrique. Cet article explore la manière dont le football contribue au développement économique et social des pays africains, en se concentrant sur son rôle dans la promotion de l’amour, de l’unité, des opportunités d’emploi, de la croissance économique et des avantages socioculturels.
AFCON 2023
La 34e édition de la Coupe d’Afrique des Nations, connue sous le nom d’AFCON 2023 ou CAN 2023 et sponsorisée par TotalEnergies, se déroule actuellement en Côte d’Ivoire. Ce tournoi de football biennal, organisé par la Confédération africaine de football (CAF), promettait d’être une vitrine passionnante du talent, de la camaraderie et de l’esprit sportif. Initialement prévu pour être la troisième édition depuis 2019 à se dérouler pendant l’été de l’hémisphère nord, l’objectif principal du tournoi était de minimiser les conflits de calendrier avec les équipes et les compétitions de clubs européens. Cette décision vise à assurer la participation de joueurs africains de haut niveau et à maintenir la compétitivité du tournoi. Le 3 juillet 2022, la CAF a annoncé sa décision de reporter le tournoi à l’été. Cette décision a été motivée par des inquiétudes concernant les mauvaises conditions météorologiques de l’été en Côte d’Ivoire, où le tournoi devait se dérouler. Pour relever ces défis, l’AFCON 2023 a été reprogrammée pour se dérouler du 13 janvier au 11 février 2024, marquant un changement par rapport à sa période estivale traditionnelle. Cet ajustement fait écho à une décision similaire prise pour l’édition 2021 au Cameroun, qui a également été décalée à la saison hivernale de l’hémisphère nord en raison de problèmes météorologiques. La décision reflète l’engagement de la CAF à assurer des conditions de jeu optimales pour les équipes participantes et la sécurité et le plaisir des fans qui assistent aux matchs. La Côte d’Ivoire accueille l’AFCON pour la deuxième fois, la dernière fois en 1984. La riche histoire footballistique du pays, associée à sa culture dynamique et à ses supporters passionnés, constitue une toile de fond idéale pour l’événement footballistique le plus important du continent. Le retour du tournoi en Côte d’Ivoire témoigne de la capacité du pays à accueillir des événements sportifs de niveau international.
En Afrique, le football est plus qu’un simple sport. C’est un appel au ralliement. Il s’agit d’une plateforme qui favorise l’unité. Pour les Africains, le football a quelque chose de presque spirituel. Elle s’accompagne d’une myriade de possibilités et de bonnes nouvelles.
- Faire tomber les barrières, promouvoir l’amour, l’unité et la solidarité :
Dans des pays culturellement diversifiés comme le Nigeria et le Ghana, le football s’est avéré être une force puissante qui rassemble les gens, transcendant les barrières de la langue, de la religion et de la nationalité. Il en va de même dans la plupart des pays africains. Le football a la capacité unique de favoriser un sentiment d’unité au sein de populations diverses, en créant une passion partagée qui transcende les différences. Les tournois et les matchs deviennent des plates-formes permettant aux gens de se connecter, de briser les clivages sociétaux et de renforcer l’idée que, sur le terrain de football, tout le monde est uni par un amour commun pour le jeu. Le football est donc, d’une certaine manière, une sorte de niveleur qui lie les riches et les pauvres, les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, les hauts et les bas, comme très peu de choses peuvent le faire. Elle contribue à apaiser les tensions politiques, ethniques, culturelles et même conflictuelles. L’amour du jeu en Afrique se traduit par l’amour des uns et des autres, indépendamment de leur origine socioculturelle, politique et religieuse. C’est la seule langue que tous les Africains comprennent. C’est la chanson que tous les Africains chantent. C’est la seule religion à laquelle tous les Africains appartiennent. Lorsque les gens sont heureux pour une raison commune, les divisions interethniques s’estompent, les conflits politiques et les relations de guerre glaciales se réchauffent et les suspicions religieuses sont reléguées à l’arrière-plan. Par exemple, c’est un fait historique bien connu que le 25 décembre 1914, la Première Guerre mondiale s’est arrêtée pour un match de football. C’est ce qu’on a appelé la trêve de Noël. Ce jour-là, les combattants de la ligne ouest ont disputé des « matchs amicaux » avec ceux de la barricade opposée, dans le no man’s land. Cela démontre à l’évidence le pouvoir qu’a le football, ou d’ailleurs le sport, de rassembler les factions en guerre et d’engendrer la paix, même si c’est momentanément. Le football, ou le sport en général, revêt donc une importance considérable pour la sécurité de toute communauté, nation ou continent, car il permet de maintenir une coexistence pacifique et d’atténuer les effets dévastateurs des conflits, qu’ils soient interethniques, entre nations ou à l’échelle d’un continent. - Possibilités d’emploi :
L’essor du football en tant que profession ouvre également de nombreuses possibilités d’emploi dans différents domaines. Les clubs de football n’emploient pas seulement des joueurs, mais aussi des professionnels de la psychologie, du marketing, du traitement, de l’entraînement, etc. Cette diversification des rôles crée un effet d’entraînement, générant des emplois pour des personnes qui contribuent à l’écosystème du sport. En outre, la production d’articles liés au football et les contrats de parrainage conclus avec de grandes organisations stimulent l’emploi et la croissance économique. Il permet à de jeunes talents d’accéder à la célébrité, comme dans le cas du Sénégalais Sadio Mane, qui est passé de la pauvreté absolue à la richesse du jour au lendemain grâce au football et qui rend maintenant service à sa communauté et à son pays en se lançant dans de nombreux projets de développement et de bienfaisance. Mais pour le football, le talent de Sadio Mane aurait été gâché et son pays n’aurait rien à tirer du footballeur international qui gagne aujourd’hui pas moins de 40 millions d’euros. Le football a donc transformé la vie de Mane qui, à son tour, utilise la richesse qu’il a acquise grâce à ce sport pour transformer la vie de sa communauté, de sa nation et d’autres jeunes qui auraient pu être tentés par le vol, la cyberfraude, la consommation de drogue ou d’autres activités criminelles pour survivre. Les jeunes qui sont employés dans l’industrie du football ou du sport sont peu susceptibles de s’impliquer dans les vices sociaux et la criminalité. Cela permet donc de réduire les risques de sécurité associés à la multitude de jeunes chômeurs dans tous les pays. Le fait d’avoir un but contribue grandement à dissuader les jeunes d’être recrutés, par exemple, dans des cellules terroristes et des gangs criminels qui menacent la sécurité nationale de tout pays. - Un énorme coup de pouce économique :
L’impact du football sur l’économie va au-delà de l’emploi qu’il génère. L’organisation de tournois majeurs, tels que la Coupe d’Afrique des Nations (AFCON), apporte des avantages économiques substantiels au pays hôte. La modernisation des infrastructures, l’augmentation du tourisme et l’essor des activités économiques dans des secteurs tels que l’hôtellerie et les loisirs contribuent à une relance financière significative. Par exemple, l’Égypte aurait gagné 83 millions de dollars en accueillant l’AFCON 2019, ce qui montre le potentiel économique associé aux événements footballistiques. Les équipes et les joueurs participants gagnent également beaucoup d’argent lors des tournois de football tels que l’AFCON. Les joueurs africains ont également l’occasion de montrer leur talent au monde entier et d’attirer les recrutements de clubs de football internationaux, principalement en Europe, où le marché du football est évalué à 22 milliards de dollars. La joie et l’épanouissement émotionnel que procurent les compétitions de football, en particulier celles qui impliquent des équipes nationales, contribuent à la cohésion sociale. Les personnes heureuses sont plus productives, ce qui peut entraîner une augmentation du PIB. Les événements multisports, tels que les Jeux africains, ne favorisent pas seulement la participation sportive, mais renforcent également les vertus civiques par le biais d’un bénévolat accru. L’organisation de tels événements améliore également la perception globale de la ville d’accueil, ce qui encourage les investissements et contribue à son développement.
Conclusion :
L’influence du football en Afrique s’étend bien au-delà du terrain, jouant un rôle essentiel dans la promotion de la coexistence pacifique, du développement économique et du progrès sociétal. Au fur et à mesure que les nations continueront à investir dans ce sport et à l’adopter, les avantages se multiplieront probablement, favorisant un avenir plus radieux et plus interconnecté pour le continent. L’organisation de grands événements footballistiques illustre l’engagement de l’Afrique à tirer parti de ce sport pour susciter des changements positifs, en en faisant non seulement un jeu d’adresse et de passion, mais aussi un puissant outil d’unité et de prospérité.